Jean-Philippe Rivet : président de la Foire de Cavaillon
Jean-Philippe Rivet, président de la Foire de Cavaillon, revient sur 72 ans d’une aventure humaine et locale. Entre engagement bénévole, soutien aux producteurs et esprit convivial, la Foire incarne le savoir-faire vauclusien et le dynamisme de tout un territoire.
Pouvez-vous nous décrire la Foire de Cavaillon et ses activités principales et quelle est l’histoire de cette dernière ?
Jean-Philippe : la Foire de Cavaillon fête cette année ses 72 ans d’existence sous son format associatif, Toutefois, ses racines remontent bien plus loin dans le temps, puisqu'on mentionne dans les archives sa présence dès le Moyen Age.
Dans sa version moderne, elle se tenait à l’origine en ville, sur la place du Clos avant de migrer depuis une trentaine d’années désormais au Marché d’Intérêt National, un lieu qui dispose d’un parking, d’espace et qui permet ainsi une gratuité pour les visiteurs.
L’objectif de cette manifestation n’a pas changé depuis sa création en 1953 : promouvoir les producteurs et entrepreneurs locaux et ainsi par la même occasion promouvoir la cité cavare.
Quelles sont les compétences qui font la force de la Foire de Cavaillon ?
Jean-Philippe : Les bénévoles de l’association constituent le pilier sur lequel repose la réussite de cet événement et en ce sens le bénévolat est la plus grande force de la Foire de Cavaillon. Ici, nous ne sommes pas une foire privée bien que 33 0000 euros soient engagés chaque année par l’association bien avant que l'événement n'ait débuté avec notamment un loyer de 60 000 euros au MIN sans compter les frais d’électricité !
Notre seconde force réside dans l’attractivité de la Foire de Cavaillon pour les entreprises, notamment grâce à des tarifs de location de stands particulièrement abordables. Cette politique permet à un grand nombre d’exposants, issus de secteurs très divers, de participer chaque année à l’événement. Cette diversité contribue à rendre la Foire encore plus attrayante pour les visiteurs.
L’événement constitue également un lieu de rencontre privilégié entre professionnels, favorisant les échanges dans une ambiance conviviale, notamment lors des nombreux apéritifs à thème organisés dans le Carré VIP.
Avez-vous un projet ou une réalisation dont vous êtes fier ?
Jean-Philippe : ma première fierté est l’équipe associative qui m’accompagne et où chacun à un rôle essentiel à jouer aussi bien au moment de la préparation que pendant l’évènement. Ces femmes et ces hommes sont formidables, dévoués et surtout, je le répète bénévoles !
De plus, nous avons su innover et nous diversifier à chaque édition, ce qui a conduit à un taux d’attractivité élevé en particulier avec le fameux tournois de pétanque qui au fil des années est devenu un moment incontournable et qui nous amène beaucoup de visiteurs.
Quel est votre rôle en tant que Président de la Foire de Cavaillon et qu’est-ce que cet événement représente pour vous ?
Jean-Philippe : en tant que Président de cet événement d’envergure locale, départementale et régionale, j’éprouve naturellement le souci constant de veiller à la réussite de chaque édition, dans les moindres détails.
Toutefois, au-delà des exigences d’organisation, c’est une immense fierté de voir la Foire de Cavaillon rayonner et offrir une si belle vitrine à notre territoire et à son dynamisme entrepreneurial.
Comment la Foire de cavaillon, interagit-elle avec les autres acteurs locaux ?
Jean-Philippe : la Foire de Cavaillon permet d’interagir avec des entreprises locales, départementales et régionales. Les institutions y sont également bien représentées : le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, présent chaque année avec son car-podium, ainsi que l’Agglomération des Monts de Vaucluse, participent activement à l’événement.
Le tissu associatif n’est pas oublié puisque toute association qui en fait la demande obtient un stand gratuit dans le carré dédié. A la Foire de Cavaillon, chacun a sa place et il y a de la place pour tous !
Quelles sont les forces du Vaucluse pour entreprendre ? et ses freins ?
Jean-Philippe : les forces du Vaucluse sont selon moi au nombre de 4 :
- Le tourisme, véritable moteur économique du département ;
- L’agriculture, car nous bénéficions d’un terroir exceptionnel ;
- La beauté de nos paysages, qui fait la fierté de notre territoire ;
- Un climat extraordinaire, propice à la qualité de vie et à l’attractivité du département.
Pour les freins, il est vrai que le département de Vaucluse demeure un département relativement pauvre sur le plan économique et qu’il manque d’investissements dans le secteur industriel. Un autre frein majeur réside dans la régression de l’agriculture alors qu’historiquement, le 84 terre de paysannerie s’est longtemps distingué par son dynamisme dans le maraîchage et la production fruitière.
A quoi ressemblerait un Vaucluse encore plus attractif pour les entreprises ?
Jean-Philippe : bien sûr, il faudrait déjà rendre la France plus attractive mais à notre niveau, ici dans le Vaucluse, l’enjeu principal est d’apprendre à mieux accueillir les entreprises et nous avons un gros progrès à faire de ce côté-là.
Quels changements aimeriez-vous voir émerger pour rendre le territoire plus dynamique ?
Jean-Philippe : j’aimerais voir un Vaucluse plus industrialisé mais tourné vers l’agroalimentaire afin de compléter la chaîne dont le premier maillon est l’agriculture. La transformation des produits de la terre serait ainsi génératrice d’emplois dans tous les domaines : agriculture, logistique et transformation.
Quels sont les défis auxquels la Foire de Cavaillon est confrontée aujourd’hui ?
Jean-Philippe : les défis, ce sont surtout ceux de nos exposants et de leur santé financière. Mais « notre » grand défi à nous, organisateurs de la foire, consiste à accueillir des exposants de qualité qui viennent en nombre et assurent de véritables prix « foire ». Nous n’avons pas besoin de posticheurs et quand l’un d‘eux est décelé, il est immédiatement remercié, il en va de notre crédibilité.
Quelles tendances ou évolutions vous semblent structurantes pour les années à venir ?
Jean-Philippe : il faut assurément développer le « localisme » afin de mettre en avant ceux qui travaillent à notre porte et bannir tout ce qui vient de loin et dont nous ne connaissons rien.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune entrepreneur de Vaucluse ?
Jean-Philippe : je conseille à tout jeune entrepreneur qui débute de ne rien lâcher, de se faire accompagner et surtout de ne jamais vendre un produit surfait. Il doit proposer de la qualité, rien que de la qualité et uniquement de la qualité.
Pour réussir il faut savoir sortir du lot, se faire remarquer en faisant savoir que l’on propose de l’excellence tout en faisant attention à sa communication.

On a l’un des plus beaux territoires de France alors continuons ainsi !
Ensemble, continuons à faire rayonner notre territoire grâce à notre énergie et notre savoir-faire.